Je ne clôturerai pas les évènements qui entourérent "ELLE VOIT des NAINS PARTOUT" sans évoquer la trahison dont nous fumes l’objet alors que nous avions accepté de donner une prestation en dépannage au festival «OFF» de MORNANT.

 Ce festival était organisé chaque année par Mr F... le dirigeant de la M.J.C.de cette commune.

Celui-ci travaillait de pair avec la F.N.C.T.A. pour laquelle il tenait lieu d'instructeur régional en matiére de lumiéres de scènes.

La prestation réclamée devait avoir lieu à ST LAURENT d'AGNY le 08/05/97 vers 15h30.

 

Les conditions d'engagement étaient modestes mais nous n'avions pas à nous préoccuper de louer une salle,de déclarer des droits à l'auteur etc...

Nous ne nous occupions ni de la billeterie ni des lumiéres,il nous suffisait de

charger le camion,d'installer le spectacle et de jouer.

Quand l'heure d'ouvrir le rideau approcha une monitrice se présenta au

guichet à la tête de ce qui m'a semblé être une classe de CE2 avec l'intention de voir : "BLANCHE NEIGE et les 7 NAINS"...

Bien sûr que"ELLE VOIT DES NAINS PARTOUT" avait une vague parenté avec la susnommée à cela prés toutefois que notre BLANCHE NEIGE était une "pétasse"qui ne cachait pas "avoir été pénétrée par tous les orifices".

La préposée à la caisse était venue me chercher affolée en faisant valoir que les enfants étaient fort déçus d'avoir été refoulés dés l’entrée alors qu'ils attendaient de voir cela depuis huit jours!!!

Les informations que j'avais communiquées à Mr F... n'étaient pas sujettes

à proposer ce spectacle à des enfants...La presse ,par contre,ne faisait pas mention du "carré blanc"dont il était prudent de préfacer cette piéce.

Je me rendis donc auprés de ce groupe où la monitrice m'expliqua que les

enfants seraient trop déçus de repartir sans avoir vu ce spectacle.

Elle me pria de «　calmer le jeu　» en m'assurant par une

explication préalable de l’aptitude de ces enfants

à comprendre ce qu’ils allaient voir(et entendre).

Elle me chargea de leur expliquer que ce qui se passe sur scéne ce n’est pas la vraie vie et que les faits et gestes des comédiens étaient imaginaires et quelque fois un peu crus...Lorsque je me mis en devoir de donner des exemples,

pour faire un test, je choisis la réplique de POUCET (grandi) s’adressant au

CHAPERON ROUGE qu’il drague avec une élégance relative :

«　Tu connais POIL BITE COUILLE ?　»

Cela déclencha une salve de rires...nous étions rassurés.Aprés tout,

dans les cours de récréation les enfants échangent des propos qui

nous feraient rougir.Quant aux mots du style «　godemichet　»,on

pouvait espérer ,que cela ne porterait pas à conséquence,

les enfants ne les comprenant(normalement) pas...

Au pire,je me suis dit que la monitrice partirait avec les gamins à l’entracte

si elle jugeait que cela «craignait».Non,aprés l’entracte tout le monde était

là et la piéce suivit son cours habituel.

Dans la soirée,nous étions invités à MORNANT afin d’assister à «　l’ours　»

de TCHEKOV et à une autre piéce «　insipide　» de Marguerite DURAS dans la grande salle en présence des élus régionaux.La soirée était animée par l’inusable Mr F.....Un repas où nous étions invités cloturait les cérémonies.

L‘incident eut lieu entre les piéces et le repas lorsque Mr F... commenta le festival. GENEVIEVE et moi fûmes cloués sur nos chaises en entendant que

malheureusement,l’équipe organisatrice n’avait pu voir tous les spectacles

invités,particuliérement ceux du "off"et que, de ce fait,

 certains étaient d’une moralité sujette à caution

ce qui ne pouvait en aucun cas leur être imputé　»  Nous étions glacés...

Il n’était plus question de partager la gamelle d’une telle bande de foireux.

Nous nous sommes levés et nous sommes partis.

En fait,la monitrice avait la responsabilité d’encadrer des enfants pris en charge par la DAS suite à des faillites familiales et cette représentation

avait du l’affoler aprés coup...Elle s’est dit...:　»si les enfants racontent

ce qu’ils ont vu et entendu ,je vais me faire taper sur les doigts!»

Donc la meilleure défense étant l’attaque,elle est allée se plaindre auprés

de la directrice du centre qui a appelé Mr F... qui, l’imitant, en tous points

a préféré dénoncer qu’assumer sa responsabilité. IL connaissait la piéce,

on en avait parlé,il avait le dossier de presse,il devait défendre l’auteur et ses interprétes.

Lorsqu’il m’appela pour régler ma facture, je lui ai dit mon sentiment...

je ne sais ce qu’il en a fait,surement qu’il s’en est foutu,mais, qu’on le veuille ou non je n’appelle pas cela de la solidarité théâtrale et j’en ai déduit que sous des allures de soixantuitard sommeillait en cet homme un courtisan !

Carine FAVREAU ,Françoise ARNARDI , Bruno DOHEN.